Le tarot divinatoire ou taromancie est l'application de la cartomancie aux cartes du Tarot de Marseille ou de ses variantes historiques ou modernes. C'est un art divinatoire qui utilise toutes ou une partie des 78 cartes du Tarot.
L'usage divinatoire du Tarot pourrait être daté de 1527 avec la parution du Chaos del Tri per uno, essai littéraire de lecture divinatoire avec les tarots de Teofilo Folengo écrit sous le pseudonyme de Merlin Cocai. Toutefois cette source est isolée et encore sujet à débats.
C'est à la fin du XVIIIe siècle à Bologne en Italie qu'est attesté un des premier documents connus avec la liste de cartes du Tarot et leurs significations divinatoires
La totalité des jeux de tarot utilisés dans les pratiques d'interprétation du Tarot se fondent sur le Tarot de Marseille, on trouve des variantes dans l'ordre des atouts dans les Tarots anciens comme dans les Tarots modernes, de même que des variations iconographiques plus ou moins profondes.
En gros on distingue trois tendances : les Tarots dont les cartes numérales reprennent des motifs similaires aux cartes à enseigne italienne (avec des variations dans les symboles) d'une part, d'autre part ceux dont les cartes numérales sont illustrées, tradition principalement anglo-saxonne qui se fonde sur le tarot de Waite, et enfin une troisième tendance qui ne se compose que d'une série d'atouts avec le Mat ou son dérivé (par exemple chez Falconnier).
Depuis 1863 à la suite de Paul Christian, nombre d'occultistes divisent les cartes en deux groupes en utilisant le terme arcane de Paracelse pour désigner les cartes : les cartes d'atouts sont désignées par le terme arcanes majeurs, et les autres cartes, cartes de points dites numérales et figures ou honneurs, sont désignées comme arcanes mineurs.
Les Triomphes ou Atouts dits arcanes majeurs :
C'est la cinquième bande qui distingue les jeux de tarots des jeux de cartes à enseignes latines à quatre couleurs. Historiquement nommés triomphes, ils deviennent atouts pour le jeu. Ils sont au nombre de 22. Ils étaient historiquement numérotés en numération romaine à la façon du Moyen Âge. Certains jeux plus modernes usent de la numération romaine normale ou de chiffres arabes.
I. Le Bateleur (ou le Magicien)
II. La Papesse (ou la Grande Prêtresse)
III. L'Impératrice
IIII. L'Empereur
V. Le Pape (ou le Hiérophante)
VI. L'Amoureux (ou Les Amoureux dans les versions anglophones)
VII. Le Chariot
VIII. La Justice
VIIII. L'Hermite
X. La Roue de Fortune
XI. La Force
XII. Le Pendu
XIII. L'Arcane sans nom/« La Mort »
XIIII. Tempérance
XV. Le Diable
XVI. La Maison Dieu (ou la Tour)
XVII. L'Étoile
XVIII. La Lune
XVIIII. Le Soleil
XX. Le Jugement
XXI. Le Monde
Le Mat (ou le Fou) est sans nombre ; pour beaucoup d'auteur il se range avec les autres triomphes, c'est ainsi qu'il était classé historiquement dans la pratique du jeu, d'autres auteurs le classe soit avec les cartes numérales et les honneurs, soit à part de toutes les autres cartes. En tant qu'atout il se voit affecté la valeur 22 ou zéro selon la convention choisie. Parfois encore Le Mat est parfois classé au 21e rang, Le Monde étant alors au 22e. C'est l'ordre adopté par l'auteur anonyme (Valentin Tomberg) de l'ouvrage Méditations sur les arcanes majeurs du Tarot.
Les cartes numérales et figures, dites arcanes Mineurs :
Ce sont les cartes « habituelles » qu'on retrouve dans le jeu de cartes à enseignes latines standard, réparties en quatre couleurs ou séries: le denier (ou l'écu), le bâton, l'épée, la coupe. Chaque couleur ou série compte 14 cartes : l'As, les neuf nombres, le Valet, le Cavalier (ou le Chevalier), la Reine et le Roi. Les tarots de tradition anglo-saxonne - principalement des déclinaisons du tarot d'A.E Waite et Pamela Colman-Smith, dit tarot Rider-Waite - remplacent les deniers par des pentacles. Certains jeux remplacent les figures.
La pratique de la taromancie s'effectue suivant divers protocoles variables suivant les pratiquants et les consultants. En général ce protocole contient trois phases :
1.mélange des cartes, en général suivi d'une coupe
2.sélection et disposition sur la table d'un certain nombre de cartes
3.interprétation
Dans le cadre d'un tirage entre deux personnes, chaque phase peut être réalisée par le consultant ou par le taromancien, suivant que ce dernier autorise ou non le consultant à intervenir dans certaines manipulations des cartes. Il est également possible de "se tirer les cartes" pour soi, pour répondre à une question ou comme support de méditation. Il existe plusieurs niveaux d'interprétation qui vont du plus matériel au très symbolique.
Il existe beaucoup de méthodes de tirage des cartes divinatoires. Un type de tirage couramment rencontré est le tirage en croix qui s'effectue habituellement avec les arcanes majeurs. Il comporte 4 cartes disposées en croix qui permettent de peser le pour, le contre et d'apporter une réponse au consultant. Dans le tirage en croix la carte de gauche représente le consultant, la carte de droite ce qui lui fait face (circonstances ou personnes externes), la carte située en haut identifie le problème à régler, la carte en bas donne le résultat; une cinquième carte dite de synthèse peut être tirée en additionnant les valeurs numériques des 4 cartes par la "réduction théosophique". (Ex: 42. 4+2=6). Si jamais la synthèse est une carte qui se trouve déjà dans le tirage, on extrait la valeur numérique de cette carte et on refait la réduction théosophique.